samedi 18 mai 2019

La religion de Luc Ferrandez



Je n’ai jamais été fan du maire d’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez. J'ai entendu les mêmes choses que tout le monde : il a transformé le Plateau en un labyrinthe infranchissable pour les automobiles et de nombreuses entreprises (qui font le charme du quartier) en ont beaucoup souffert. Récemment, il a annoncé sa démission dans une longue tirade sur Facebook, évoquant des divergences irréconciliables avec la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Apparemment, Plante veut faire plaisir à tout le monde et n’a pas de plan écologique suffisamment totalitaire. Je suppose qu'il a raison quand il dit qu’elle doit remporter les élections et ne peut rien faire de trop radical. 

Je n'ai jamais été fan de Valérie Plante non plus, ni de son parti municipal, Projet Montréal. Ce qui m’irrite le plus, c’est son attitude antinationaliste, imprégnée du culte de la « diversité » qui entretient artificiellement les « minorités visibles ». J'ai toujours dit que ces « minorités » à Montréal ne sont pas vraiment des minorités. Pourquoi un Pakistanais ou un Nigérian serait-il considéré comme une minorité alors qu'il y en a à peut près 200 millions dans chacun de ces pays ? Au Québec, il n’y a qu’environ 7 millions de Québécois (sur une population de 8,4 millions). Mais hélas, Valérie Plante veut être à la tête d’une ville internationale et ne se considère pas comme la maire de la métropole de l'Amérique française. Denis Coderre était pareil.

Alors, quand j’ai appris la nouvelle que Luc Ferrandez démissionnait, j'ai pensé : bon débarras.


Ensuite, j'ai entendu Ferrandez en entrevue avec Patrice Roy. Il a dit beaucoup de choses que je trouvais douteuses, mais je n’en ais pas cru mes oreilles lorsqu’il a dit, avec désinvolture, à la fin de l’entretien :
« Je regarde mon fils et je me dis : “Lui, c’est la première génération qui n’aura pas le droit de procréer”. Ça, c’est un sentiment assez urgent pour que je [démissionne]. »
Donc, si je comprends bien, Ferrandez est favorable aux lois rendant illégales les familles. Ce qui m'a surpris, c’est à quel point il a déclaré cela d’une manière nonchalante – comme si ce n'était rien. Les élites politiques semblent cacher de moins en moins leur mépris total pour l’humanité, bien que cela soit en arrière-plan depuis un certain temps. 

Les origines du mouvement écologiste remontent aux groupes de réflexion tels que le Club de Rome, dont la production inclut The First Global Revolution. Ce livre promeut la fin de l’industrialisation et la « durabilité », dans un style susceptible de vous décrocher la mâchoire, et admet que la révolution dite « verte » a été inventée de toutes pièces :
« Dans la recherche d’un ennemi commun contre lequel nous pouvons nous unir, nous sommes arrivés avec l’idée que la pollution, la menace du réchauffement climatique, les pénuries d’eau, la famine et autres, ferait l'affaire. Dans leur totalité et de leurs interactions ces phénomènes constituent une menace commune qui doit être confrontée tout le monde ensemble. Mais en désignant ces dangers "ennemis", nous tombons dans le piège, contre lequel nous avons déjà mis en garde les lecteurs, à savoir la confusion entre les symptômes et les causes. Tous ces dangers sont causés par l’intervention humaine dans les processus naturels, et ce n’est qu’à travers un changement d’attitude et de comportement qu’ils peuvent être surmontés. Le véritable ennemi, alors, c’est l’humanité elle-même ». (p. 75)
Voilà. Ce livre admet que le paradigme actuel dans lequel on vit a été inventé avec la ferme intention d’être antihumain. Celui-ci est orienté autour d’une nouvelle religion nommée environnementalisme ayant comme objet de culte la Mère-Terre-Gaïa (j’ai déjà traité de ce sujet ici). Le culte de la création (matérialisme) et non du créateur est un paganisme classique. Les bobos, urbains et branchés sont obsédés par l’environnementalisme et célèbrent leurs nouveaux jours sacrés, comme le « Jour de la Terre ». Mais ils ne sont que des outils dupés. Ils adorent parler de leur pseudo-environnementalisme, mais ne parlent jamais de vraies préoccupations environnementales telles que le glyphosate dans l’alimentation, les phytoestrogènes dans l’eau, la géo-ingénierie, les aliments et les animaux génétiquement modifiés, le déversement de millions de litres d'eaux usées non traitées dans le Saint-Laurent, etc. Tout cela s'aggrave avec la disparition des familles, le déclin des économies locales et la désintégration de la culture.

Ensuite, dans l'émission de Bernard Drainville, Ferrandez dit que, d'ici 2030, la société québécoise sera suffisamment mûre pour élire un « tyran progressiste ». De toute façon, même si le Québec tel qu’on le connaît disparaissait et redevenait une grande forêt boréale vierge, cela n’affecterait les émissions mondiales de GES que de 0,16%. Ce n’est même pas la moitié d’une ville comme Delhi. Et pour chaque Québécois, il y a 172 Chinois !  Alors calmez-vous, mon cher Luc, et acceptez votre insignifiance sur cette planète.

Pour revenir à l’entrevue avec Patrice Roy, il dit que son sentiment d’urgence l’amène à vouloir interdire la procréation: 
« La plus grande joie d’un humaine, on va la priver à nos petits-enfants ». [sic]
Silence sur l’immigration massive qu’on vit. Non, c’est nous qui devons cesser de faire les enfants, tout en acceptant de prendre de plus en plus d’étrangers – en si grand nombre, en fait, que leur intégration et assimiliation deviennent impossible. Peu importe, nous devons réduire la population en cessant de  procréer. Curieusement, on nous dit aussi que nous avons besoin d’accroître le nombre d’immigrants parce que nous ne faisons pas assez de bébés.

Alors, que veulent-elles vraiment nos élites, ou celles au-dessus de nos élites ? Vont-ils suivre le récit de L’Âge de cristal (Logan’s Run)? Rappelez-vous l’histoire de ce film : afin d’empêcher la surpopulation et de protéger l'environnement, la vie des individus est limitée à 30 ans, âge auquel chacun est invité à une cérémonie d’inspiration païenne où, sous couvert de renaissance, son corps est purement et simplement désintégré. Un petit sacrifice pour Gaïa. Gloire à Gaïa !


1 commentaire:

  1. Ce qui est sidérant, ce n'est pas que Ferrandez soit autoritaire et despotique, cela il l'a amplement prouvé durant ses 10 ans à titre de roitelet du Plateau. Carl Boileau, qui fut conseiller municipal dans son équipe, en sait quelque chose, lui qui a courageusement résisté à Ferrandez tout en sachant qu'il paierait le prix de sa résistance, soit l'éviction de son parti et le renoncement à son poste de conseiller municipal, à cause de l'unanimisme idéologique des électeurs boboïdes du Plateau.
    Ce qui me sidère, donc, c'est que dans les commentaires des gens sur la page Facebook de Ferrandez, et ce, même après qu'il ait annoncé un "leader autoritaire" et proclamé l'interdiction de procréer à la prochaine génération, à peu près tous les commentaires chantent encore et quand même les louanges de Ferrandez, avec pour principal - et particulièrement infantile et niais - argument qu'il aurait « amélioré leur qualité de vie ».
    Tant de servilité rampante et idolâtre à l'égard du Grand Leader de la part d'une caste de gens supposément plus instruits que la moyenne, en l'occurrence les boboïdes, est réellement inquiétant pour l'avenir, car ces suiveux dociles et semi-lettrés incultes et ignares (en anglais j'aime le terme « over-educated morons ») constituent, bien plus que Ferrandez et ses semblables, le principal ingrédient nécessaire au totalitarisme.
    Tout cela sans mentionner la caste médiatique qui, sauf rares et prévisibles exceptions, n'a pas bronché aux propos totalitaires et délirants de Ferrandez.
    En fait, on a entendu dans les propos de Ferrandez une expression à peu près parfaite du fascisme : appel au leader autoritaire + l'État qui se mêle de comment les gens vont mener leur vie même intime.
    Mais les serviles suiveux boboïdes, ces gourdes ébahies devant l'étiquette "progressiste", sont trop épais pour s'en rendre compte, eux qui sont historiquement incultes et culturellement ignares.
    Notre société est malade, notre démocratie est gravement atteinte. Et on peut se demander si on aura la capacité de faire face à une telle menace.

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