jeudi 11 février 2016

Voici pourquoi le Québec doit devenir indépendant



Voici des arguments économiques irréfutables pour l’indépendance du Québec. 

Je ne suis plus sûr pourquoi on ne dit pas franchement la vérité aux gens du Québec. Parmi ceux-ci, les immigrants qui cherchent à s’enrichir et non à s’intégrer se laissent convaincre par le Canada anglais que c’est dans leur intérêt de demeurer dans la province la plus pauvre au Canada per capita. Alors ils viennent ici et jasent de la beauté de leur patrie et d’à quel point les mouvements anticoloniaux sont formidables dans leur pays. Mais ils contribuent à nous empêcher de faire pareil ici!. En étant aux commandes de son destin, le Québec pourrait générer beaucoup plus de richesse que celle générée actuellement dans le régime politique canadien.

Étant donné que le racisme est une attaque contre ce qui est plutôt que ce qui est fait, je ne m’excuse pas de dire ce que je vois. Bien sûr que c’est à la mode parmi les GJS (guerriers de justice sociale) de dire que je suis « privilégié » à cause des malheurs du passé en Amérique du nord. De toute façon, le peuple québécois n'a jamais massacré les Amérindiens. Donc, aux immigrants du Québec, je dis : « Vous rendez-vous compte que vous forcez les Québécois à rester au Canada et les empêchez d’acquérir ce qui est à eux, les richesses d’ici, et ce qui sera à vous aussi ! Vous nous forcez à donner au Rest of Canada (ROC) des impôts et des soldats pour envoyer des bombes chez vos frères et vos sœurs. Pourquoi croire le mensonge que c’est dans votre intérêt de voter NON à un référendum sur la souveraineté du Québec? » Personne n’a l’air de se rendre compte d’à quel point le Québec est riche, y compris les anglophones qui votent toujours NON aux référendums et les sympathisants du Parti Libéral, peu importe le mal que font les Libéraux.

N’y a-t-il personne qui se pose la question à savoir pourquoi nos ponts traversant le Saint-Laurent sont si hauts ?

C’est dû aux énormes navires qui traversent gratuitement notre territoire, de et vers l’Ontario, et de et vers l’océan Atlantique. Le nouveau pont Champlain est censé nous coûter environ 5 milliard $. Ce pont est sous la responsabilité du gouvernement fédéral, lequel veut que ledit pont ait un péage. Et qui traversera ce pont et donc acquittera le péage ? Bien sûr nous, les contribuables du Québec et surtout de Montréal ! Évidemment, il n’y aura personne des provinces dites riches qui paiera (car dans leur novlangue de péréquation, ils appellent le Québec une province démunie). Ainsi, il suffirait de faire quelques calculs pour constater que ce pont coûtera dans les environs de 1200-2000$ par contribuable Québécois. C’est cher payé, et non pas tant pour nos besoins à nous, mais surtout pour ceux des grands navires qui passent dessous.

Juste à côté du pont Champlain il y a un autre pont peu remarqué à deux voies et beaucoup plus bas, l’estacade du pont Champlain—et aussi beaucoup moins cher. La construction d’un pont similaire à six voies, comme le stipule le plan pour le nouveau pont Champlain, vaudrait beaucoup moins, mettons, environ 1,5 milliard $. Ceci dit, étant donné qu’un pont à 1,5 milliard $ comblera essentiellement les besoins des gens de Montréal, ne serait-ce pas plus juste de dire que la différence de 3,5 milliard $ devrait être comblée par un péage pour les navires passants dessous, et non pour les autos passant dessus ? Mais ce n’est pas ça que disent nos chers amis fédéralistes. Oh non non… ils disent que nous on va tout payer ! Or, nous n’avons pas besoin d’un pont aussi haut. Les navires, si. Et ils traversent notre territoire gratuitement !

Je ne dis pas qu’on devrait fermer la voie maritime, mais que le Canada anglais devrait payer sa part des taxes et péages relatifs à ce pont qui, par sa hauteur, favorisera l’acheminement de biens canadiens vers l’océan Atlantique. Ledit nous comprend bien sûr les anglophones de l’Ouest-de-l’île de Montréal—ils n’échapperont pas non plus à ces coûts. Le transport maritime est actuellement de compétence fédérale; la Voie maritime du Saint-Laurent n'appartient légalement pas aux Québécois, bien que notre fleuve constitue autant une grande valeur symbolique qu'un vecteur incontournable de notre développement économique. Tout comme les ports, qui ne nous appartiennent pas non plus, nous laissons entre les mains d'un autre Parlement la gestion de notre potentiel et de nos capacités de s'enrichir collectivement en ne contrôlant pas nos propres voies de transport.

Un Québec indépendant aura le contrôle de la position stratégique du Saint-Laurent ainsi que le droit d’introduire des péages sur les véhicules et les navires traversant son territoire, comme dans tous les autres pays du monde. En 2013, le canal de Suez a généré 5,5 milliard $. Depuis quelques années les richesses ayant transité par la Voie maritime du Saint-Laurent ont un peu décliné en raison de la désindustrialisation de la région des Grands-Lacs (en omettant, bien sûr, le paradoxe de Toronto, une ville se trouvant dans le « Golden Horseshoe » (« Fer à cheval Doré ») où la richesse est arbitrairement accumulée pour des raisons politiques, mais sûrement pas grâce à sa géographie).

Les pays enclavés, sans accès à l’océan, sont généralement plus pauvres. Il suffit de regarder les cas du Laos, de la Bolivie, du Mali, de la Mongolie… même de notre propre pays le Canada. L’Alberta a ses sables bitumineux, tandis que c’est Vancouver qui se trouve au sommet de la liste des villes canadiennes à la meilleure qualité de vie. Montréal a un accès navigable à l’océan, mais est plus pauvre que Toronto… et non, ce n’est pas à cause du nationalisme québécois, ni de la langue française (petite anecdote : un gars nono m’a déjà dit que c’est cher, tout traduire en français, et que c’est pour ça que nous payons plus d’impôts au Québec… sacrement). Cette salade que nos amis fédéralistes adorent nous raconter commence à flétrir. La décision de faire de Toronto la métropole canadienne était prise bien avant la Révolution tranquille. Le Canada a choisi Toronto comme sa métropole et Montréal devient une ville satellite de cette méga-city comme toutes les autres villes canadiennes désormais. 

Or, la souveraineté politique et économique transformerait Montréal en métropole financière de niveau international, avec des multinationales y ayant, de nouveau, leurs sièges sociaux (et tous les gros salaires qui viennent avec). L’Aéroport de Montréal-Trudeau deviendrait un carrefour international au lieu d’être une succursale pour les aéroports de Toronto. La Ville de Québec profitera énormément en tant que Capitale internationale—imaginez les ambassades qui y pousseront et les richesses que celles-ci vont drainer ! La Ville de Québec, si elle a un complexe d’infériorité face à Montréal, verrait celui-ci s’effacer devant son statut de capitale à l’échelle internationale.

Aucun pays n’a regretté d’avoir atteint sa souveraineté juridique.

C’est aussi de plus en plus clair que le vieux discours de victime et de trahison ne touche plus les jeunes au Québec (encore moins chez les immigrants). La jeune génération est passée à autre chose et veut entendre un message constructif. Elle veut entendre comment l’indépendance sera avantageuse pour eux, pour leurs intérêts économiques et leurs valeurs. Le Québec a une population 50 fois plus grande que celle de, disons, l’Île du Prince-Édouard, mais son pouvoir politique ne vaut pas bien plus que celui de cette petite île.

En plus de ramener progressivement les gros salaires de Toronto vers Montréal, Montréal redeviendra une grande métropole de la finance d’un pays souverain au lieu d’être une ville retardée qui dépend des choix du ROC. Montréal aura de nouveau sa Bourse, alors la précédente a fusionné avec celle de Toronto en 2007 pour des raisons purement politiques et non économiques, malgré ce que disent nos amis fédéralistes qui invoquent le nationalisme québécois.

Prenez une ville comme Oslo, capitale de la Norvège. La population norvégienne frôle 4,5 million habitants et Oslo a sa Bourse ; d’ailleurs tous les pays Scandinaves en ont une. Imaginez si les trois pays Scandinaves avaient formé un pays uni, étant donné leurs langues similaires à 90% et leur histoire commune, est-ce que vous croyez vraiment qu’Oslo aurait eu la même importance que celle dont elle jouit aujourd’hui en tant que capitale internationale ?

85% de la population canadienne réside dans une bande est-ouest longue et étroite. Au nom de l’unité politique, le fédéral essaye toujours d’entretenir cet arrangement coûteux en orientant les relations économiques et commerciales dans une trajectoire est-ouest, au lieu de le faire dans l’axe nord-sud plus naturel (70% des exportations du Québec en 2014 sont à destination des États-Unis). Quand on prend en considération les relations du Québec avec le reste du monde, il ne reste pas grand-chose pour cet axe est-ouest du ROC. Par exemple Hydro-Québec a probablement été créée, entre autres, en regard d’objectifs financiers inclus dans l’axe nord-sud, puisqu’elle vend une bonne partie de son électricité en Nouvelle-Angleterre.

Et l’état déplorable de nos routes ? Les commerçants des provinces atlantiques expédient et reçoivent leurs biens par camion – alors qu’un camion peut dégrader la route autant que 10 000 autos—et ils passent gratuitement sur notre territoire ! L’usure énorme des camions, aggravée par l’effet de nos hivers québécois, résultera toujours en un coût plus élevé d’entretien routier au Québec. Or, les Québécois se baladent très rarement dans les provinces atlantiques, au Manitoba ou en Ontario. Les gens de ces provinces par contre traversent volontiers le nôtre. Est-ce que cela pourrait contribuer aux raisons pour lesquelles nos routes sont généralement dans un état pire que les leurs ? Pourquoi alors les laissons-nous passer chez nous gratuitement ?

Et la péréquation ? Ce système sert à faire croire à tout le monde que le Canada nous donne annuellement un cadeau du ciel ; en fait la péréquation c’est l’ensemble des taxes payées par tous les contribuables Canadiens. Elle est distribuée des provinces les plus riches aux provinces et territoires les plus pauvres dans le but d’uniformiser le niveau de vie à travers le Canada. Étant donné que son financement vient des taxes fédérales et non uniquement des argents provenant des sables bitumineux, et que nous aussi au Québec on paie des taxes, est-ce vraiment un si gros cadeau ? « On » dit que le Québec est pauvre ; alors ne serait-« on » pas content de se débarrasser de nous au sein de la fédération canadienne? Oui, le Québec a reçu une somme de 9,3 milliard $ pour l’année 2014-15. Mais le Québec a aussi payé 18% de cette somme avec ses taxes. 

Donc, il faut déjà relativiser ledit « cadeau ».

Le gouvernement fédéral compte dix provinces à partir desquelles il calcule les paiements au sein de son système national de péréquation. Les trois immenses territoires du nord du pays, sous-peuplés et sous-développés, auxquels le système de péréquation ne demande pas de contribuer, peuvent néanmoins en recevoir des paiements—une autre somme énorme à soustraire. Les Amérindiens sont trois fois plus nombreux au Canada anglais—encore plusieurs millions qu’on paie et dont on ne tire rien. La population de 8 million d’habitants au Québec est la 2e plus importante au Canada, pour un paiement de péréquation d’environ 915$ en 2014-15, par opposition à 2 320$ par personne à l’île du Prince-Édouard. Le « cadeau » fédéral au Québec est ainsi beaucoup plus petit que l’on prétend. Pensez à tous les milliards que nous perdons en renonçant à la gestion de nos propres affaires ! La vallée du Saint-Laurent, au vu de l’intensité de la circulation maritime sur ses eaux, nous profite actuellement très peu malgré son immense potentiel économique. Le mirage de la péréquation fait croire aux Québécois qu’ils reçoivent la charité du gouvernement fédéral. Le Canada est organisé d’une manière à prendre ce qui appartient au Québécois. Ils ne nous donnent rien.

Et l’environnement ? Considérez ceci : l’Alberta produit un pétrole sale et coûteux à extraire; et n’a aucun accès maritime. La Colombie-Britannique a refusé l’oléoduc Northern Gateway. Pour des raisons politiques, l’Alberta est obligé de passer par la vallée du Saint-Laurent. Non seulement devrions-nous exiger un droit de passage sur notre territoire, comme c’est l’usage dans tous les pays, mais les revenus générés par ce péage de la Voie maritime du Saint-Laurent pourrait servir à investir dans notre réseau de transport électrique.

En matière énergétique, le Québec produit majoritairement de l’hydro-électricité, laquelle aide à équilibrer le bilan environnemental canadien un peu noirci par la production de pétrole sale en Alberta. Sans le Québec, le Canada serait beaucoup plus perçu comme un pollueur qu’il ne l’est aujourd’hui. Si un système mondial d’échange de crédits-carbone était mis en place, cela induirait peut-être le paiement de crédits de carbone au Québec... Je parle de l’initiative onusienne à l’échelle locale qui oblige les grands pollueurs de payer aux pollueurs plus petits. Qu’il s’agisse d’une escroquerie onusienne à la « nouvel ordre mondial » ou non, c’est quand même une façon intéressante de voir comment le Québec peut encore une autre fois sortir avec le gros bout du bâton.

Et ce « 3e référendum » tant redouté ? Plus précisément, la démocratie est-elle bonne ou mauvaise ? Si l’on croit que la démocratie est bonne, les référendums sont un outil rien de moins que supérieur pour apprécier ce que veut une population donnée à un moment donné sur un sujet précis, spécifiquement en comparaison d’une élection sur quelques idées éparses ou relatant des sottises comme le coiffeur d’un candidat. En tant qu’outil privilégié en démocratie, un référendum se gagne ou se perd avec 50% +1 des voix, au lieu d’avec 30-40% des voix comme on l’a déjà vu dans certaines élections avec un mode de scrutin critiqué.

Quand les fédéralistes disent qu’ils ne veulent pas un autre referendum, ce qu’ils disent vraiment c’est que la démocratie est nocive—donc, selon eux nous devrions tout simplement éliminer les élections ! Plutôt que de convaincre la population que le fédéralisme est supérieur à d’autres formes de gestion politique, les fédéralistes eux-mêmes ont décidé de détruire leur patrie avec une immigration massive et inassimilable. Ils ont même mis de l’avant l’idée stupide que les réfugiés Syriens à Montréal devraient avoir l’accès au système scolaire anglophone. L’idée derrière cela est qu’ils ont déjà tellement souffert que ce serait cruel de leur imposer en plus l’apprentissage du français, lequel est bien sûr assimilable à une torture… Les écoles de CSEM sont à moitié vides aussi.

En tout cas, je crois que je vais devoir faire une suite à cet article. Pour l’instant, je vais conclure ainsi : il y en a qui disent qu’il faut faire le ménage dans l’État québécois avant de penser à faire l’indépendance… c’est plutôt le contraire ! En se servant des avantages fournis par l’indépendance, nous pourrions enfin nous attaquer aux problèmes qui nous concernent tous—anglos, francos, allos—soient les infrastructures qui tombent en ruine, les richesses et le capital déplacés, nos institutions qui tournent mal…tout cela nous touche tous. Les sondages disent que la majorité des jeunes au Québec se croient Québécois d’abord et avant tout. Des plus jeunes aux plus âgés, quelle que ce soit votre langue, rendez-vous compte que la souveraineté, c’est payant.

Mon texte ne met pas de l’avant des opinions extrémistes, mais plutôt morales.